Géopolitique post-globale

Le monde n'est plus global; il n'y a que les vieux professeurs d'uni qui croient à cette rengaine.

Ce qu'il y a de commun aux deux tendances politiques dominantes en Occident - technocratique et populiste -, c'est la protection contre la globalisation, même si la première s'en défend plus que la seconde. Ailleurs, en Afrique, en Chine, en Russie, en Amérique du Sud, on pense partout en terme de sphères d'influence et d'alliances régionales, non de globalisation. Le monde est devenu post-global: la croissance des échanges commerciaux s'est considérablement ralentie entre 2008 et 2023 en comparaison des quinze précédentes années. La planète contemple le monde d'avant, et elle sait qu'il ne reviendra jamais.

La globalisation a connu trois moment forts dans l'histoire contemporaine: la Belle Epoque; les années 1970-80; le passage au nouveau millénaire. Aujourd'hui, l'heure est au repli. Mais comme toujours, les universitaires ont un temps de retard en raison des paradigmes éculés qu'ils croient devoir défendre.  Quant aux journalistes, aveuglés par l'actualité immédiate, ils ne parviennent pas à identifier les tendances longues. 

Il est temps donc d'élaborer une géopolitique post-globale et de réfléchir à l'influence que la démocratie occidentale pourra y exercer.